samedi 22 décembre 2012


« Sans se cacher de la famille, sans s’enfermer systématiquement dans la solitude pour éviter tout le monde ou rester éveillée toute la nuit pour s’abandonner à la méditation, Elinor trouva que chaque jour lui apportait assez de loisirs pour songer à Edward. Elle avait mille façons, suivant le moment ou l’état de son cœur, pour réfléchir sur sa conduite et y repensait tour à tour avec tendresse, pitié ou indécision parfois et blâme. […]. Son esprit retrouvait inévitablement sa liberté, ses pensées n’étaient pas enchaînées ailleurs. Le passé et l’avenir de cet amour pouvaient lui apparaître, la captiver, et remplir sa mémoire ou nourrir sa réflexion et sa fantaisie. »

Raisons et Sentiments - Jane Austen