« Sans se cacher de la famille, sans s’enfermer
systématiquement dans la solitude pour éviter tout le monde ou rester éveillée
toute la nuit pour s’abandonner à la méditation, Elinor trouva que chaque jour
lui apportait assez de loisirs pour songer à Edward. Elle avait mille façons,
suivant le moment ou l’état de son cœur, pour réfléchir sur sa conduite et y
repensait tour à tour avec tendresse, pitié ou indécision parfois et blâme.
[…]. Son esprit retrouvait inévitablement sa liberté, ses pensées n’étaient pas
enchaînées ailleurs. Le passé et l’avenir de cet amour pouvaient lui
apparaître, la captiver, et remplir sa mémoire ou nourrir sa réflexion et sa
fantaisie. »
Raisons et Sentiments - Jane Austen